Le scénario d’horreur, propagé par les politiciens/nes et les partis de droite, évoquant une criminalité ‘croissante’ dans notre pays, est à l’opposé des données publiées dans les rapports du Ministère de la Force Publique. Ces rapports indiquent que le chiffre global des délits, qui était en hausse à la fin des années 80 et au début des années 90, est en baisse depuis quelques années.
Et même en cas de détérioration dans le domaine de la sécurité, il est irresponsable d’attiser les peurs et d’exiger un renforcement massif de la police, voire d’une police auxiliaire et donc d’augmenter la répression. Certes la police a besoin de renforts pour améliorer ses conditions de travail, elle a besoin de débureaucratisation de leur service et d’une amélioration de sa formation. Elle n’a pas besoin d’un renforcement des moyens de surveillance et de l’armement qui ne sont pas des moyens de lutte contre la criminalité.
Contrairement aux politiciens ‘Law & Order’, qui misent unilatéralement sur la répression et veulent profiter de la police pour remplacer la politique, déi Lénk déclare que la violence engendrée par des structures de la société doit être combattue à travers des moyens sociaux et politiques.
La meilleure politique de lutte contre la criminalité peut être atteinte à travers une bonne politique sociale, des mesures sociales, économiques et pédagogiques positives. Ainsi l’on pourrait diminuer les actes et le nombre de délits mineurs et les vols qui frappent souvent les gens simples et leur donne un sentiment
d’insécurité. L’on pourrait améliorer la prévention d’actes de violence, mieux élucider les délits d’abus de
confiance et de vol grave, la corruption à grande échelle, ainsi que la criminalité économique et écologique, lutter contre les sociétés bidons des réseaux de trafiquants de drogues, démanteler le commerce d’armes et les sectes de gourous qui font du blanchiment d’argent.
Régime carcéral
A la place de nouvelles prisons, réduire diverses peines, enfermer moins rapidement, introduire des peines alternatives et mettre davantage de moyens au service de la resocialisation.
Le but de toute politique doit être de baisser le nombre de délits. Cela ne doit pas se faire à travers un renforcement de l’appareil policier, mais par l’élimination d’injustices sociales, qui sont à la base d’une partie importante des délits. Le but d’une institution d’incarcération est celui de la réinsertion des détenus dans la société. La justice doit avoir les moyens pour favoriser une telle réinsertion, par exemple à travers une mise en place des conditions matérielles (garantie de l’emploi, salaire minimum, assistance sociale …)
Pour ce qui est du régime carcéral, nous exigeons :
- Commutation plus fréquente de peines de prison en travail social
- Amélioration des mesures de formation continue, offertes aux détenus
- Une augmentation significative de la rémunération pour le travail presté en prison La création de ‘cellules appartement’ selon le modèle français où les détenus peuvent rencontrer leurs partenaires de vie en privé
- On ne doit plus transférer des mineurs à Schrassig. Il est nécessaire de créer une ‘Section Fermée’ pour Dreiborn.
- Aucun réfugié et aucun mineur ne doit être incarcéré. La fuite n’est pas un délit.
Drogues
Il n’est pas dans notre intention de promouvoir la consommation des drogues. Nos revendications tiennent compte de la seule situation actuelle et nous voulons que la politique en la matière s’oriente vers une décriminalisation.
Les consommateurs de drogues ne sont pas des criminels. L’on peut uniquement faire une distinction entre deux catégories de consommateurs: le consommateur qui ne fait que consommer les drogues pour en jouir et celui qui est dépendant de la drogue et qui ne peut plus contrôler sa consommation. L’on retrouve un comportement identique avec les drogues tolérées tel que l’alcool. A notre avis, le problème majeur est posé par la mafia des stupéfiants internationale. C’est une raison supplémentaire pour le lever le secret bancaire.
Dans ce sens, déi Lénk demande un changement complet concernant l’appréhension des consommateurs de drogues au niveau de la justice:
- Pour une décriminalisation de la consommation de drogues et de la détention de drogues à des fins de consommation personnelle.
- En faveur du libre accès aux produits Cannabis
- La vente réglementée par l’état du Cannabis selon le principe néerlandais (coffeeshops)
- Création d’une organisation de contrôle indépendante, où des consommateurs de drogues peuvent les faire tester en préservant l’anonymat (tel que Eve & Rave, D, ou Médecins du Monde, F)
- Intensification de la lutte contre la mafia des drogues internationale.
En référence à la santé
- Création de places de thérapie suffisantes, qui ne devraient pas être soumises à tout un catalogue de conditions
- Introduction de nouvelles méthodes de thérapies au Luxembourg, telle la ‘désintoxication Turbo’
- En faveur de la distribution contrôlée de drogues fortes par les pharmacies à des personnes fortement dépendantes.
Éducation et prévention
- Révision et actualisation des programmes scolaires et campagnes de prévention